Publié le 15 avril 2022–Mis à jour le 20 janvier 2023
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The New European Cinema of Precarity
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Conférence "The New European Cinema of Precarity" vendredi 3 juin de 9h00 à 17h30 sur le site de Neuville à la Maison Internationale de la Recherche (MIR).
Le nouveau cinéma européen de la précarité
La précarité est devenue l'un des mots à la mode dans les études sur la restructuration néolibérale de l'économie mondiale et de l'ensemble du sensorium humain. Signifiant à l'origine une condition sociale liée à la pauvreté, la précarité en est venue à désigner la montée des formes de travail flexibles et précaires, la réduction des dispositions de l'État-providence, la suppression des syndicats et l'association de la migration à l'illégalité. Décrite par Lauren Berlant (2011) comme la structure et l'expérience dominantes du moment présent, la précarité fait référence à l'expérience d'une nouvelle génération d'Européens qui se retrouvent incapables de compter sur le type d'opportunités d'emploi, la sécurité économique et les avantages sociaux que les générations précédentes auraient pu être garanties. L'urgence d'une étude approfondie du cinéma de la précarité ne saurait être surestimée, surtout dans les circonstances actuelles. La pandémie de COVID-19 a simplement mis en lumière à quel point la précarité s'est déjà ancrée dans nos vies à la suite de quarante ans de politiques d'ajustement structurel qui ont affecté la "multitude précaire", qui comprend désormais "les pauvres du nouveau coronavirus", nouvellement chômeurs, chômeurs, personnes en arrêt maladie, etc. La valeur de la précarité en tant que concept analytique réside dans la manière dont elle permet de rapprocher les expériences concrètes et situées de la précarité et de la vulnérabilité – et leurs représentations cinématographiques – avec des débats sociaux et politiques plus larges. sur les effets psychologiques et physiques du néolibéralisme et les possibilités de résistance à celui-ci.
Compte tenu de la longue histoire du cinéma européen socialement engagé, l'objectif de cette conférence d'une journée est d'explorer les caractéristiques stylistiques du nouveau cinéma européen de la précarité et les valeurs politiques et sociales qui y sont incarnées. Comment le nouveau cinéma de la précarité conçoit-il la classe en relation avec l'origine, la religion, la sexualité et le genre ? Quelles questions éthiques soulève le nouveau cinéma de la précarité ? Lauren Berlant analyse l'affect post-fordiste en termes de ce qu'elle appelle "l'optimisme cruel", une nouvelle "stratégie d'ajustement" à la précarité croissante de la vie sous le néolibéralisme, qui n'est plus perçue comme une crise puisque la crise elle-même est devenue banale. Quelles "stratégies d'ajustement" le nouveau cinéma européen de la précarité met-il en scène, et sont-elles intrinsèquement politiquement régressives, comme semble le suggérer Berlant ? Où le nouveau cinéma européen de la précarité situe-t-il la possibilité d'une transformation sociale et politique – dans une classe particulière, dans la lutte pour un bien/une cause particulière, ou dans une position politique particulière ?
Version anglaise
‘Precarity’ has become one of the buzz words in studies of neoliberalism’s restructuring of the global economy and of the entire human sensorium. Originally signifying a social condition linked to poverty, precarity has come to refer to the rise in flexible and precarious forms of labour, the reduction of welfare state provisions, the suppression of unions, and the association of migration with illegality. Described by Lauren Berlant (2011) as the dominant structure and experience of the present moment, ‘precarity’ refers to the experience of a new generation of Europeans who find themselves unable to rely on the type of employment opportunities, economic security, and social benefits that previous generations might have been guaranteed. The urgent need for an in-depth study of the cinema of precarity cannot be overstated, especially in our current circumstances. The COVID-19 pandemic has simply illuminated the extent to which precarity has already become ingrained in our lives as a result of forty years of structural adjustment policies that have affected the ‘precarious multitude’, which now includes ‘the new coronavirus poor,’ newly unemployed citizens, furloughed workers, people on medical leave etc. The value of precarity as an analytical concept lies in the way it allows us to bring together concrete, situated experiences of insecurity and vulnerability—and their cinematic representations—with larger social and political debates about the psychological and physical effects of neoliberalism and the possibilities for resistance to it.
Given the long history of socially engaged European cinema the aim of this one-day conference is to explore the stylistic features of the new European cinema of precarity and the political and social values embodied in it. How does the new cinema of precarity conceive class in relation to race, religion, sexuality, and gender? What ethical questions does the new cinema of precarity raise? Lauren Berlant analyzes post-Fordist affect in terms of what she calls ‘cruel optimism’, a new ‘adjustment strategy’ to the increasing precariousness of life under neoliberalism, which is no longer perceived as a crisis since crisis itself has become mundane. What ‘adjustment strategies’ does the new European cinema of precarity dramatize, and are they inherently politically regressive, as Berlant seems to suggest? Where does the new European cinema of precarity locate the possibility for social and political transformation—in a particular class, in fighting for a particular good/cause, or in a particular political stance?
Informations pratiques
Date : 3 juin 2022 de 09h00 à 17h30
La conférence en anglais est organisée en présentiel dans l'Auditorium de la MIR à Neuville-sur-Oise et en distanciel sur Zoom.
Pour participer à la conférence à distance, connectez-vous sur Zoom : https://cyu-fr.zoom.us/j/96496803354
ID réunion: 964 9680 3354