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Chaire Internationale
L’université de Cergy-Pontoise a proposé, en 2011 et 2012, une chaire internationale de recherche, destinée à accueillir des chercheurs étrangers de très haut niveau pour des périodes comprises entre 6 et 9 mois.
Les scientifiques titulaires de ces chaires avaient pour mission de piloter un cycle thématique, programme scientifique pluridisciplinaire, en étroite collaboration avec les unités de recherche compétentes sur ces thématiques.
Titulaires de la chaire 2012 : Diego Mantovani, professeur en génie des matériaux à l'université Laval (Canada), venu dans le cadre du cycle thématique Biomatériaux pour la santé, et Eric Doehne, spécialiste de l'analyse et de la conservation des matériaux, venu dans le cadre du cycle thématique L'avenir d'un patrimoine vulnérable.
Titulaire de la chaire 2011 : Roberto Livi, un des spécialistes mondiaux de la dynamique des systèmes complexes.
Diego MANTOVANI
Cycle Biomatériaux pour la santé: réparer, régénérer, reconstruire
Titulaire de la Chaire de recherche du Canada senior en biomatériaux et bioingénierie pour l’innovation en chirurgie, professeur au département de génie des matériaux de l’université Laval, chercheur au Centre de recherche hospitalier de Québec, Diego Mantovani est un spécialiste des biomatériaux.
Au confluent de l'ingénierie, de la médecine et de la biologie, ses travaux visent à améliorer les performances cliniques des dispositifs de suppléance fonctionnelle existants et à développer les prochaines générations de biomatériaux pour créer des organes artificiels durables pour améliorer la qualité de vie des patients.
Eric DOEHNE
Cycle L’avenir d’un patrimoine vulnérable : détecter, évaluer, prévoir
Eric Doehne est un scientifique spécialiste de l’analyse et de la conservation des matériaux tels que la pierre, le béton, le verre, les pigments et la céramique. Il est titulaire d'un PhD en géologie de l'université de Californie, Davis.
Il est actuellement ‘Distinguished O'Brien Visiting Professor’ au Scripps College de Claremont en Californie, où il donne des cours en conservation du patrimoine dans le cadre d’un programme interdisciplinaire de premier cycle créé sur ce thème (le premier de la sorte sur la côte ouest des États-Unis).
Les travaux d’Eric Doehne se situent à l'intersection de la science et de l’art en matière de conservation, évolution et traitements des matériaux inorganiques. Il est co-auteur, avec Clifford Price, d’un ouvrage de référence intitulé “ Stone Conservation: An Overview of Current Research, 2nd Edition ”. Il a travaillé à l’analyse de matériaux de la chapelle Sixtine, de Tiwanaku, des manuscrits de la mer Morte, des peintures rupestres de Chumash Rock, des empreintes de Laetoli (datant de 3,6 millions d'années), ainsi que de la première photographie (1826). Il s’intéresse actuellement à des projets concernant le calcaire (dolomie), en collaboration avec English Heritage, et la désalinisation des matériaux de construction poreux dans le cadre d’un projet européen.
Eric Doehne est régulièrement invité comme conférencier en conservation du patrimoine culturel à l’UCLA ou l’USC. Il a travaillé au Getty Conservation Institute de 1988 à 2010, pour créer ensuite un cabinet de conseil international en sciences du patrimoine, spécialisé dans l'application de la science à la conservation culturelle. Il compte en particulier parmi ses clients la Huntington Library, Art Collections and Botanical Gardens, le centre de recherche américain en Egypte (ARCE), le Getty Conservation Institute (GCI).
Roberto Livi, physicien italien titulaire de la chaire internationale de recherche en 2011
Vous êtes l’un des spécialistes mondiaux de la dynamique des systèmes complexes. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce domaine de recherche pas toujours connu du grand public ?
Les systèmes complexes nous entourent pourtant ! La circulation atmosphérique, le trafic routier, l’évolution de la Bourse, l’activité cérébrale, l’expression et la régulation des protéines et de l’ADN, la condensation atomique dans les pièges laser en sont autant de manifestations. C’est surprenant mais tous ces phénomènes si différents partagent une caractéristique commune : leurs riches comportements collectifs résultent des interactions simples et des lois d’évolution associées à leurs constituants fondamentaux. La possibilité d’identifier des similarités entre différents phénomènes a toujours été source de questionnements pour les chercheurs. Dans ce cadre, l’étude des systèmes complexes a ouvert de nouveaux horizons pour la recherche, tout en rapprochant plusieurs disciplines scientifiques dans une forte perspective interdisciplinaire. Je pense que les grands progrès réalisés dans ce domaine depuis 10 ans ont marqué un tournant décisif dans l’évolution de la science moderne.
Qu’est-ce qui vous a attiré dans la proposition de l’université de Cergy-Pontoise ?
Je suis très honoré d’être le premier titulaire de la chaire internationale de recherche de l’université de Cergy-Pontoise. L’association de cette chaire à l’organisation d’un cycle thématique consacré aux dynamiques des systèmes complexes est un choix avisé qui va favoriser le développement de recherches transversales. La présence de nombreux scientifiques éminents à Cergy-Pontoise a également joué dans ma décision. Parmi eux, je tiens à citer les professeurs François Germinet, Vladimir Georgescu, Anna-Maria Papini et Flora Koukiou. Chacun d’entre eux a joué un rôle crucial dans la concrétisation de ce cycle thématique. De surcroît, les activités de recherche du cycle viseront à intéresser et impliquer les collègues de plusieurs laboratoires de l’université et notamment AGM, LPTM, ETIS et SOSCO1.
Justement, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le programme de ce cycle ?
Le programme du cycle se construit autour de 3 thématiques : Transport classique et quantique, Modélisation de macromolécules biologiques et Dynamiques dans des réseaux complexes. Afin de donner une dimension internationale à ce programme, j’ai invité, tout au long du cycle, des chercheurs renommés, juniors ou seniors, issus de diverses institutions françaises et étrangères. Les activités de recherche seront organisées autour de workshops thématiques. Plusieurs séminaires sont programmés dont certains en partenariat avec l’Institut Henri Poincaré à Paris. Un semestre de recherche, intitulé Frontières en physique mathématique et organisé en collaboration avec le centre de recherches mathématiques (CRM) de Montréal, se tiendra de mai à juillet. Enfin, en septembre 2011, une conférence finale viendra clore le cycle avec l’objectif de diffuser les résultats et découvertes réalisés auprès d’un large public international.
Quels sont vos ambitions pour ce cycle thématique ?
Au-delà de mon intérêt personnel et de ma curiosité pour ces questions, ma principale motivation, en tant qu’universitaire, est de proposer à mes étudiants de nouvelles et motivantes perspectives de recherches pour leur formation professionnelle. Au niveau scientifique, je n’ai pas l’ambition de trouver toutes les réponses aux nombreuses questions qui seront soulevées. Mais je suis certain que des découvertes, mêmes partielles, seront porteuses de progrès aussi bien pour la recherche fondamentale que pour des applications en sciences des matériaux, neurobiologie, protéomique et bien d’autres domaines de recherches. J’espère enfin que le succès de ce programme contribuera à renforcer l’université de Cergy-Pontoise comme institution scientifique de référence au niveau international dans le domaine des systèmes complexes.