Le rapport langue/littérature est une question épineuse qui suscite souvent des réticences : légitimement, certains littéraires craignent une instrumentalisation de l’oeuvre au profit de « leçons » de grammaire ou de vocabulaire. Pourtant, la réflexion didactique autour de l’articulation langue/littérature est nécessaire dans le champ de la didactique du français, puisque son opérationnalisation au coeur des pratiques constitue un noeud didactique (Genre, 2015) et reste un défi pour les enseignants qui souvent segmentent les apprentissages et reconfigurent en actes la discipline (Garcia-Debanc et Lordat, 2007) du fait de cette segmentation. Les manuels de français, qui devraient constituer un support pour les enseignants, peinent eux aussi à proposer une telle articulation (Coirault et David, 2011 ; Biao, 2015).
Cette question n’est pas nouvelle (Daunay, 2005). Elle est présente dans les récentes instructions officielles (Belgique, France, Québec, Suisse). Cependant, les dispositifs de formation initiale sont rares (par exemple Tremblay, 2019 ; Genre, 2020, 2023) alors même que plusieurs didacticiens (Bronckart, 1999 ; de Pietro et Wirthner, 2004 ; Chartrand et Boivin, 2005 ; Schneuwly, 2007 ; Soulé et Aigoin, 2008 ; Buléa Bronckart, 2015 ; Buléa Bronckart, Gagnon et Marmy-Cusin, 2017) recommandent un enseignement qui la prenne en compte et que des dispositifs de recherche existent pour la développer (Anctil, Sauvageau, 2020 ; Anctil, Proulx, 2023).
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